Mots clefs de l’article précédent
- Ligne / Direction par l’Objectif
- Fragilité & Abandon par Excuse de Distraction
- Cercle & Aboutissement par Permission d’Erreurs
- Perte de Repères et Dépassement
“La routine c’est chiant. On s’ennuie. On fait tout le temps la même chose. Ce n’est pas ça vivre”.
Le nombre de fois où j’ai pu entendre ces arguments… Malheureusement ils ne sont que le reflet d’une incompréhension majeure d’un fonctionnement pourtant inné. Personne n’a jamais dit qu’une routine devait être subie et chiante à mourir. Ces arguments ne sont en réalité qu’une extrapolation devenue généralité d’une routine métro/boulot/dodo mal-aimée, dont nous n’entendons que l’argumentaire de personnes ayant simplement échouées.
Une routine serait bien pauvre si elle ne se réduisait qu’à cela. Elle ne se définit pourtant au sens propre du terme simplement que par une habitude d’agir ou de penser devenue in fine mécanique. En quoi serait-ce alors si restreint qu’imaginé ? Une routine peut en réalité comporter tout ce qu’il est imaginable de faire.
Ancrage malgré eux
D’une manière un peu perverse, ces personnes qui ne souhaitent absolument pas que leurs journées ou leurs semaines soient routinières sont en réalité celles qui ont la routine la plus ancrée en eux. Souvent obtus à tout changement dans leur style de vie, elles ont des habitudes très profondes concernant le travail, les heures des repas, la place de certaines choses, la gestion des enfants, les activités physiques ou les divertissements réguliers (lecture, jeux vidéos, série, jardinage, etc).
Tout ceci ne constitue qu’une routine journalière et hebdomadaire totalement subit. Pourtant, cette incompréhension ne résulte que d’un manque de recul, une perception trop détaillée des choses. Par exemple pour le travail, les journées ne se ressemblent pas forcément car les clients, les commandes ou les études changent, chaque jour est différent. Mais votre case “travail” prend toujours la même place dans vos journées.
Idem pour vos repas que vous avez l’habitude de prendre à heure fixe, éventuellement devant l’ordinateur, à discuter avec telle personne ou assis au bord de l’eau dans un parc. Que ce soit de la cuisine maison, au restaurant ou en livraison, vous avez vos habitudes. Et si vous ne mangez pas le matin, chose qui vous permet de vous lever plus tard ou de vous occuper de vos enfants, cela permet simplement de remplacer une case “repas” par une “enfant” ou d’allonger la case “dodo”.
Tout n’est que question de point de vue. Beaucoup de personnes ne pensent pas avoir de routine simplement car ils ont une sensation de différence provenant en réalité d’une pseudo-sensation de décision au moment de choisir le lieu, la manière de faire ou le groupe de personnes avec qui l’action est faite. Alors que l’acte en lui-même n’est pas différent. On a une opposition entre vue de détails et vue globale dont résulte cette différence majeure entre conscience et inconscience à cette routine.
Accepter
On a finalement une inconscience agréable d’un sentiment de fonctionnement qui s’oppose à une conscience désagréable d’un sentiment d’échec. Je m’explique.
Cette phrase un peu incompréhensible ne symbolise en fait que la différence entre une personne comprenant ces répétitions et une seconde les ignorant, volontairement ou non.
Dès lors que vous prenez la place d’une personne qui ignore ce procédé, vous pensez que chaque semaine est unique, et vous vivez sans voir l’importance des objectifs. Vous ne les atteignez pas ? C’est simplement tant pis. Et les résolutions du début d’année, et pas des nouveaux objectifs, sont une opportunité de plus d’un raisonnement “tout ou rien”. Le moindre manquement à cette résolution devient une excuse de ne pas continuer car “l’objectif” se trouvait être la perfection ou “ce sera pour une autre fois, tant pis”.
L’illusion n’est que de courte durée puisqu’il est clairement très difficile de changer ses habitudes du jour au lendemain sans une très forte volonté ou motivation. L’objectif n’est pas atteint certes, mais le sentiment d’échec n’est que ponctuel et de courte durée. La vie reprend son court, comme avant. On a donc bien un sentiment d’inconscience vis-à-vis de cette répétition cyclique dont en résulte un sentiment finalement agréable au quotidien.
Face à l’échec
Face à cela, les personnes qui définissent leurs objectifs en fonction de leurs envies profondes et réelles adaptent leur quotidien et leur routine à l’aboutissement de ceux-ci. Chaque moment réservé à cet étape intermédiaire permettra alors in fine l’objectif. Chacun de ces moments sont alors vu comme part entière de l’objectif. Là où précédemment l’objectif était en mode « tout ou rien », ici, la structure même du cercle permet bien l’erreur. Louper une séance ou un créneau n’est pas fataliste. L’objectif est beaucoup plus loin.
Cependant, chaque moment intermédiaire faisant partie de l’objectif, un échec dans leur réalisation est vu comme un échec tout court. Le fait d’avoir une répétition de petits objectifs à entretenir se retrouve être d’une façon un peu perverse toujours plus de possibilités d’échecs au quotidien.
C’est aussi pour cela que l’on peut entendre assez régulièrement que ce n’est pas l’atteinte de l’objectif en soi qui compte mais le parcours ou le chemin. En effet, l’atteinte de l’objectif se retrouve être bien évidemment une satisfaction en soi, mais les conséquences de l’accomplissement de tous ces objectifs réguliers sont bien trop souvent négligées. Que ce soit en positif comme en négatif.
À la différence du groupe précédent, vous créez ce que nous pouvons appeler un plan d’action personnel qui part d’un objectif. Plan d’action qui est donc modifiable au fur et à mesure de son avancement. Plan qui permet les erreurs, les loupés et qui permet l’ajustement. S’ensuit alors un plan plus ou moins précis d’étapes hebdomadaires à respecter. Ainsi, que ce soit alors en positif ou en négatif, on retrouve ce que j’appelle une conscience désagréable d’un sentiment d’échec.
Simple alors ?
La routine est un principe simple connu de tous. Trop souvent refusée, elle est surtout mal comprise et mal appliquée. D’un côté efficace et permettant la réalisation d’objectifs plus ou moins difficiles, elle est à la fois dopante lors de réussites mais surtout douloureuse et perverse lors d’un enchainement d’échecs.
Ce côté répétitif des choses nous met face à la réalité plus souvent que l’on aimerait. Et une majorité de gens n’a tout simplement pas envie d’être mis en face de ses propres responsabilités ou de ses propres échecs. Si certains le pouvaient, ils se voileraient la face toute leur vie… Ou est-ce en réalité un phénomène très répandu ? Jouir des échecs des autres n’est qu’une manière de s’excuser des siens. Son non-accomplissement devient alors normal et même réconfortant.
Finalement, l’intégration forcée des cases métro, boulot et dodo dans une majorité des routines en a dégouté beaucoup de son utilisation. Malheureusement, c’est négligé qu’une routine peut contenir des choses agréables de la vie.
Si par hasard certaines personnes lisant cet article se sont reconnues comme faisant partie du premier cas. N’oubliez pas qu’il est quasiment impossible psychologiquement parlant de changer totalement de mode de vie du jour au lendemain. Le cerveau étant réfractaire au changement, il lui faut un temps d’adaptation pour que toute nouveauté soit considérée comme normale.
C’est aussi pour cela que malgré la difficulté que représentent les échecs, ils sont aussi nécessaires dans l’acquisition d’une nouvelle habitude ou compétence.
Mots clefs de l’article
- Routine, Incompréhension Générale
- Vie Routinière Subit
- Ancrage et Acceptation
- Répétition Perverse d’Echecs
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